Économie

Nicolas Sarkozy et la vente de l’or de la France : une décision controversée

Un choix stratégique ou une erreur économique ? Entre 2004 et 2009, sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy, la France s’est séparée de 589,2 tonnes d’or issues des réserves de la Banque de France. L’objectif affiché était de réduire l’endettement du pays. Toutefois, cette vente s’est faite à un moment où le prix de l’once d’or oscillait entre 330 et 780 euros, bien loin des sommets atteints par la suite. Le contexte international et les motivations de cette cession La fin des années 1990 et le début des années 2000 marquent une période dite de « Grande modération », caractérisée par une stabilité financière et une inflation contenue. Dans ce climat, les banques centrales occidentales, persuadées que l’or était un actif obsolète, se sont massivement séparées de leurs réserves. La France, à l’instar du Royaume-Uni (qui a vendu 400 tonnes sous Gordon Brown), a donc suivi ce mouvement. Cependant, cette politique s’est révélée problématique lorsque le cours de l’or a explosé après la crise de 2008, dépassant 1 800 euros l’once en 2011. Une perte financière colossale pour la France Si l’or avait été conservé, il aurait pu générer des bénéfices considérables pour l’État. À titre d’exemple, la vente des 589,2 tonnes s’est réalisée à des prix nettement inférieurs à ceux d’aujourd’hui. Un manque à gagner estimé à plusieurs milliards d’euros. À qui a été vendu l’or et qui en a profité ? L’or cédé par la Banque de France a principalement été vendu sur les marchés internationaux, à des institutions financières et à d’autres banques centrales. Parmi les principaux acheteurs figuraient des banques asiatiques, notamment chinoises et indiennes, qui ont profité de ces transactions pour renforcer leurs propres réserves. Ces ventes ont profité aux investisseurs privés et aux fonds spéculatifs, qui ont vu la valeur de l’or exploser après la crise de 2008, tandis que la France perdait une opportunité de gains considérables. Enseignements et répercussions Cette décision met en lumière l’importance d’une vision à long terme en matière de gestion des réserves stratégiques. Aujourd’hui, de nombreuses banques centrales – particulièrement chinoises et russes – adoptent une politique inverse en rachetant massivement de l’or pour sécuriser leur monnaie face aux incertitudes économiques. L’expérience française illustre donc les dangers d’une gestion court-termiste des actifs nationaux, et pourrait servir de leçon aux futurs décideurs. Source : https://www.veracash.com/fr/blog/pourquoi-nicolas-sarkozy-a-t-il-decide-de-vendre-or-de-la-france